Ralentissement économique et pénurie de main-d’œuvre : le paradoxe des PME en 2025

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Graphique illustrant le ralentissement économique et la pénurie de main-d’œuvre au Canada en 2025

Le Canada adore ses paradoxes. Après tout, on est capables de se plaindre de l’hiver en avril et de la canicule en mai. Mais en 2025, le vrai paradoxe ne se trouve pas dans la météo : il est dans l’économie. Le chômage grimpe à son plus haut niveau depuis 2016 (hors pandémie, parce qu’on ne veut plus jamais revivre ce chapitre-là), et pourtant, les PME manufacturières continuent de courir après des travailleurs introuvables. Résultat : un cocktail étrange où ralentissement économique et pénurie de main-d’œuvre cohabitent comme deux colocataires qui ne s’aiment pas, mais qui doivent quand même partager la même cuisine.

Commençons par les faits — pas ceux qu’on partage au souper de famille, mais ceux publiés par Statistique Canada et la BDC. En juillet, le Canada a perdu environ 40 800 emplois. En août, la claque a été encore plus forte : 66 000 emplois envolés. Le taux de chômage est monté à 7,1 %, soit son niveau le plus élevé depuis mai 2016 si on exclut la pandémie (Statistique Canada, 2025a).

Et ce n’est pas seulement une question de chiffres : la baisse est particulièrement marquée du côté du travail à temps partiel et du travail autonome. Bref, ceux qui pensaient jongler entre deux petits contrats ont vu leurs balles tomber au sol.

Pendant ce temps, la croissance économique canadienne avance à la vitesse d’un escargot sous sédatif : environ 1,5 % prévue pour 2025 (BDC, 2024). Quant aux salaires, ils progressent à peine. Au deuxième trimestre de 2025, la rémunération totale n’a augmenté que de 0,2 %, le plus faible rythme depuis 2016 si on met de côté les soubresauts de la pandémie (BDC, 2025).

Et la productivité ? Elle fait du surplace. Après trois ans de recul, une timide reprise de 0,6 % en 2024 a permis de souffler un peu, mais la tendance est inquiétante : sur dix ans, la productivité du travail a crû de 3,2 %, alors que les coûts unitaires de main-d’œuvre ont bondi de 32 % (OCDE, 2025). Autrement dit : on paie plus pour produire moins. Mais chut, ne le dites pas trop fort, ça pourrait fâcher les économistes.

Le paradoxe du marché du travail

Voici l’énigme de 2025 : plus de chômeurs, mais toujours pas assez de travailleurs disponibles pour les PME. Comment ça marche ? Simple : inadéquation des compétences, décalage géographique, et manque d’attractivité de certains secteurs. Résultat : malgré 492 000 postes vacants à mi-2025, on compte en moyenne 3,2 chômeurs par poste disponible (BDC, 2025).

En d’autres termes : il y a du monde, mais pas forcément la bonne personne au bon endroit. C’est un peu comme avoir trois cuisiniers sans diplôme de soudeur dans une usine métallurgique : talentueux, oui, mais pas très utiles pour assembler vos pièces d’acier.

Et pour les PME manufacturières en région, la situation est encore plus corsée. Oui, il y a des chômeurs. Non, ils ne rêvent pas tous de venir plier vos tôles à Trois-Rivières. Mystère résolu.

Salaires et productivité : la valse hésitation

Côté salaires, la valse est hésitante. Les hausses sont faibles aujourd’hui (+0,2 % au T2 2025), mais les prévisions pour 2026 parlent d’augmentations autour de 3 % en moyenne, et même jusqu’à 5 % dans le secteur des technologies de l’information (BDC, 2025). Les PME manufacturières, elles, risquent de rester dans la moyenne basse, coincées entre coûts qui grimpent et productivité qui ne décolle pas.

Ajoutons à cela que la productivité canadienne est en panne depuis une décennie (OCDE, 2025). Cela signifie concrètement que les salaires augmentent plus vite que la valeur produite. Autrement dit : on creuse un trou tout en se félicitant d’avoir acheté une pelle plus chère.

Miser sur la flexibilité

Face à ce double casse-tête, les PME manufacturières n’ont pas vraiment le luxe d’attendre des miracles. Elles jonglent déjà avec des stratégies de survie : embauches temporaires, recours au temps partiel, programmes de formation improvisés. Bref, la flexibilité est devenue le mot d’ordre.

Et c’est ici qu’interviennent les outils modernes : au lieu de coller des affiches « cherche machiniste désespérément » sur les poteaux électriques, plusieurs entreprises se tournent vers des services spécialisés en placement et en gestion de main-d’œuvre. Ces partenaires externes aident à trouver plus vite les bons profils, à adapter les équipes aux cycles de production et à injecter un peu d’agilité dans des RH souvent rigides.

Parce qu’entre nous, rien ne dit « stratégie » comme devoir choisir entre mettre des employés à pied en juin et en réembaucher en août. Alors autant se doter d’alliés capables d’amortir ces montagnes russes.

Quelles pistes pour les dirigeants de PME ?

D’abord, investir dans la formation et la requalification. Plutôt que d’espérer un miracle du marché, développer les compétences internes permet de sécuriser une main-d’œuvre adaptée aux besoins futurs.

Ensuite, renforcer la flexibilité organisationnelle : horaires modulables, polyvalence des rôles, intégration de travailleurs temporaires pour lisser les cycles.

Enfin, envisager l’option de recourir à des partenaires externes en ressources humaines. Ces services offrent des banques de talents, du placement ciblé et des solutions pour ajuster rapidement la capacité de production. En clair : ils transforment l’imprévisible en un peu plus gérable.

La boule de cristal n’est toujours pas fournie avec le logiciel de comptabilité, mais avoir un allié externe, ça aide à y voir plus clair.

2025 restera comme une année paradoxale : un ralentissement économique, un chômage qui monte… et des PME qui se plaignent encore de manquer de travailleurs. Ce paradoxe ne va pas disparaître demain matin.

Pour les propriétaires, dirigeants et présidents de PME manufacturières, l’enjeu est clair : naviguer entre incertitude économique et rareté de main-d’œuvre. Les solutions passent par plus de flexibilité, un meilleur investissement dans les compétences, et, pourquoi pas, le recours à des services spécialisés capables de donner un coup de pouce stratégique.

Parce qu’au fond, si 2025 devait avoir un slogan, ce serait : « chômage pour les uns, pénurie pour les autres. Bienvenue dans l’économie canadienne moderne. »

Bibliographie (APA)

  • Banque de développement du Canada. (2024, décembre). Perspectives économiques canadiennes pour 2025 : Quand optimisme rime avec incertitude. BDC. https://www.bdc.ca
  • Banque de développement du Canada. (2025, septembre). Lettre économique mensuelle. BDC. https://www.bdc.ca
  • Organisation de coopération et de développement économiques. (2025). OECD Economic Surveys: Canada 2025 – Raising business-sector productivity. OCDE. https://www.oecd.org
  • Statistique Canada. (2025a, 5 septembre). Enquête sur la population active, août 2025. Le Quotidien. https://www.statcan.gc.ca

#Économie2025 #RalentissementÉconomique #PénurieDeMainDoeuvre #PMEQuébec #RHAgiles

Sébastien Simard

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